Le chez-soi des animaux est un spectacle imaginé autour d’un dialogue entre des images, dessinées et manipulées en direct par Gaele Flao, plasticienne, et de la musique jouée et samplée par Guillaume Chartin, alias Ojûn, multi-instrumentiste.
La particularité de ce projet, libre adaptation d’un ouvrage de Vinciane Despret - philosophe et éthologue - se situe dans l’exploration des techniques scénographiques et narratives du dessin, dans une dimension performative où lecture, musique
et graphisme, se mettent au service du récit, au plus proche du public.
Dans ce récit, l’autrice raconte aux enfants -que nous sommes toutes et tous- des histoires sur le rapport des animaux à leur habitat et à leur identité. Pour comprendre qu’au-delà des ressemblances et des différences, “ainsi va la vie sur cette terre qui est, pour chacun et pour nous tous, notre chez nous”.
Nous avons voulu tirer les fils de ces histoires en échaffaudant nos deux univers complémentaires, comme on érigerait une cabane avec le son et le dessin. Habiter un récit ou se faire habiter par lui, créer une mise en abîme autour de l’habitat, du vivre ensemble, et par le prisme universel de la biodiversité, tenter de trouver un langage commun à l’ensemble du vivant.
laboratoire
La triple baie vitrée de mon salon, zone expérimentale de ces ‘Escales’ est utilisée à la manière d’un kamishibai où l’illustration du récit se dévoile avec un jeu entre la transparence et l’opacité du vitrage, où le dessin en ombre chinoise se poursuit sur l’autre face, et où le jeu de coulisse entre les 3 ventaux anime et transforme la scénographie.
Mes outils sont les crayons Posca, de la gouache et du scotch papier. Les techniques sont encore à explorer pour gagner en fluidité de récit et de mouvements, mais ce minimalisme des outils est ce que je recherche avant tout.
Pour l’expérience, j’ai habillé les vitrages par de grandes feuilles de papier calque à l’extérieur. Dans nos futures recherches, la construction d’un écran mobile à plusieurs ventaux est prévue, une surface translucide rigide et légère, afin de transposer un
dispositif similaire sur un plateau de théâtre et dans tout espace de jeu (même la rue). Le principe d’écrans mobiles transpose le récit dans la construction d’images grands formats, tout en invoquant l’allégorie du livre et de la lecture.
Guillaume Chartin, alias Ojûn, multi-instrumentiste et glaneur de sons brode finement chaque volet du récit, en lui donnant une dramaturgie musicale affutée. Tantôt au ukulele, à la clarinette et à la guitare électrique, il compose une partition en direct au rythme des dessins et des temps de récit, accompagné de pistes de et machines avec lesquels il jongle habilement.
Concernant le texte de Vinciane Despret, ses mots sont si subtils qu’ils nous rendent intelligents, aussi j’ai souhaité garder une forme de lecture en choisissant certains passages. L’introduction et la conclusion sont lues avec le livre, face public, et les passages choisis du récit sont enregistrés avec ma voix, et samplés par Guillaume, pour laisser de la place au visuel.
Ce premier laboratoire aura duré 3 jours, suivis d’une présentation publique qui aura duré 45 mn. La durée du spectacle devrait pouvoir s’étendre facilement en 60/70 mn.
Il s’adresse à un public à partir de 6 ans.
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