Ceci est une sérigraphie éditée en 30 exemplaires numérotés et signés à l'initiative de l'Artothèque Pierre Tal Coat d'Hennebont (56)dans le cadre des 10 ans de la Galerie.
Le visuel se trouve dans la galerie "de l'air", en place 15
Le prix de vente à l'unité est de 150 €

De l'air...

Nouvelle série d'une quarantaine de toiles, premier volet d'une série sur les 4 éléments (de la terre...,de l'eau...,du feu...)
Ma volonté de travailler sur cette série a été tout d'abord d'aborder ,sans prétention ,une approche personnelle de l'environnement dans lequel je vis, la Bretagne.Un peu en réaction à l'ambiance de morosité générale, j'ai juste eu envie d'une respiration et de revenir à des plaisirs simples qui sont d'arpenter la côte, d'apprécier les lumières et les odeurs bretonnes qui me nourrissent quotidiennement...
Je me suis donc, dans un premier temps, baladée dans des sites qui me sont familiers, que sont la rivière d'Etel, le port de Keroman à Lorient, l’anse du Pô à Carnac, et j'ai fait une série de photos, avec, à chaque cadrage la possibilité d'imaginer une toile et une scène de personnages occupants l'espace, en général en action, mes compagnons de route imaginaires qui respirent le même air que le mien...
Après marouflage de mes clichés sur toile, je suis venue installer ces scènes en retravaillant les photographies avec différentes techniques.
C'est au cours des premiers résultats de ce travail que j'ai décidé d'entreprendre les 3 autres volets d'une vraie série, comme des reportages imaginaires, avec comme fil conducteur les 4 éléments.

A la genèse de ce travail, il y eu tout d'abord le mouvement;
En effet, depuis 5 ans,mon travail consiste essentiellement à une réflexion, une recherche fondamentale autour du mouvement: approche cinématographique de la décomposition d'un mouvement, travellings visuels,visions cardinales, développement aléatoire du mouvement, vidéo art et films d'animations...

Parallèlement à ces recherches, j'ai naturellement réorienté mon travail vers des "arrêts sur image", une vision suspendue du mouvement.

J'ai donc imaginé un scénario en 4 actes, dont l'espace temps serait les 4 éléments (air, terre, feu, eau), et dont le sujet serait principalement "l'homme" au travail, "l'Humain" acteur du spectacle du quotidien,
ce "quotidien", terrain vivant,mouvant, un terrain où les gens inventent de multiples choses et essaient de résister à cette logique implacable de consommation, dont le spectacle est l'incarnation.

Le premier volet de cette série, "De l'air...", à débuté par une approche véritablement locale de mon environnement (la Bretagne), mes "sujets" respirant le même air que le mien, et évoluant dans l'effort de la manutention, dans un travail esentiellement manuel tels que je peux côtoyer quotidiennement.
Ces "arrêts sur images" ont été réalisés comme des extraits de bobine de films inachevés,qui se suffiraient à eux même.
C'est pourquoi j'ai choisi d'intégrer dans ces images un fond photographique, qui serait comme un lieu de repérage pour le tournage d'un film hypothétique.
Il m'a parut important, dans la continuité de mes recherches graphiques sur le mouvement, d'incarner l'idée d'une réalisation cinématographique, et de me mettre en quête de lieux de tournages.
Ces photographies ont été peintes, lavées, grattées, parfois efacées, et ensuite les sujets ont pris place, laissant voir un bref instant de leur quotidien.

Le deuxième volet,"Terroirs", dans lequel j'évolue actuellement, est une suite, mais également un dialogue avec le premier acte.
En effet, ma position de cinéaste fantasmée mais avant tout d'artiste, m'a tout naturellement amenée à réfléchir au positionnement et à l'implication de mes "sujets" dans leur environnement, mais aussi quels rapports ont-ils les uns avec les autres, autant humainement -philosophie, antécédents, liens-, que leur relation avec la nature et les arbres en particulier.
J'ai eu besoin de me tourner vers la terre, "dans les terres" comme on dit chez nous autres de la côte,
de me confronter et de mettre en situation la relation de l’être humain avec cet élément,
d’en évoquer les contradictions et les similitudes,
de provoquer et d’exploiter le cheminement indéniable des liens entre l’arbre et l’homme,
de saisir, ou tout au moins tenter de saisir les énergies arborescentes de la forêt,
qui nourrissent les histoires et légendes nées de ces observations.

L’idée d’une série évolutive en 4 actes m’intéresse d’autant plus que je ne me donne aucune limite de temps pour l’achever, je ne cherche pas à m’engager dans un quelconque défi.
Mais la perspective d’un après « Terroirs » me questionne déjà quant à l’état d’esprit dans lequel je me trouverai au bout de ce « fil » de terre que j’espère dérouler le plus loin possible.